par
Les poèmes qui suivent sont extraits du recueil Nel Viaggio (Au cours du voyage) d’Angelo Ciccullo (Castel Maggiore (Bo) : Book Editore, 2005).
Il viaggio
fu nel giardino
che s’incominciò
ed era diafana
l’aria del mattinopoi vennero
il delirio dell’estate
le luci dei paesi
all’imbrunirelo smarrimento
del nostro lento
umano divenire
Le voyagece fut dans le jardin
que tout commença
diaphane était
l’air du matinpuis vinrent
le délire de l’été
les lumières des villages
au crépusculele désarroi
de notre lent
devenir humain
L’angelo
l’uomo ora è appena un bimbo
scopre il mondo
e crede – senza sapere –
che sarà suo per l’eternitàc’è tutta la bellezza della vita
c’è un Dio che lo sorregge
e glielo mostra a venire
senza memoria senza crudeltàspirito ignaro vola
al suo passaggio
sollevato il velo
il mondo ha la parola
L’angel’homme à présent est à peine un enfant
il découvre le monde
et croit – sans savoir –
le posséder pour l’éternitéil y a toute la beauté de la vie
il y a un Dieu qui le soutient
et il le lui montre à venir
sans mémoire ni cruautél’esprit ignorant vole
sur son passage
le voile soulevé
le monde a la parole
L’amore
il cuore
come se si fosse acceso
e il cielo rotto
agli antichi sguardicome far fuoco
con case in mezzo al mareL’amour
Le cœur
comme s’il avait pris flamme
et le ciel rompu
aux antiques regardscomme faire du feu
avec des maisons au beau milieu des flots
La morte
e poi un mattino
fummo morti tutti
morti alla luce
morti alla speranzamute le strade
mute le case
muta la notte
muto il cieloil cuore s’era chiuso
indifférente e sordo
a ogni respiroLa mort
et puis un matin
nous fûmes tous morts
morts à la lumière
morts à l’espérancemuettes les rues
muettes les maisons
muette la nuit
le ciel aussile cœur s’était fermé
indifférent et sourd
à chaque souffle
I morti
nell’azzurro d’un mare senza porti
nei cieli del silenzio
abbandonati
passano con un grido la memorianessun segno ormai
piú li distingue
piú nessuna parola
sulle labbraLes morts
dans le bleu d’une mer sans plus de ports
aux cieux du silence
abandonnés
d’un cri ils passent la mémoireaucun signe désormais
plus ne les distingue
plus aucun mot
sur les lèvres
Confini
realtà d’impossibili sogni
che svuotano
il po’ di barlume che restasilenzio del tempo che passa
un treno
che varchi la vecchia frontiera
e ci portiConfins
réalité d’impossibles songes
qui ôtent
le peu de lumière, persistantsilence du temps qui passe
un train
qui franchit l’ancienne frontière
et nous emporte
La luna
la luna
immemore del peso che abitiamo
racconta
come si stempera nelle Alte Sfere
l’incessante rumore
delle sciocchezze che sono state
nostreLa lune
la lune
oublieuse du poids que nous habitons
raconte
comment s’estompe dans les hautes sphères
le bruit incessant
des futilités qui ont été
les nôtres.Traduction Anne MounicJe remercie vivement Paola et Stefano Tulisso pour leur relecture attentive
de ma traduction et leurs judicieuses suggestions.
Mes remerciements vont aussi à Claude Cazalé Bérard, professeur à Paris X Nanterre et au poète lui-même, qui ont tout deux relu ma traduction.
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