Yannis Ritsos, par Anne Mounic
22 septembre 2013
Yannis Ritsos, Δευτερόλεπτα / Secondes. 1988-1989. Poèmes traduits du grec et présentés par Marie-Cécile Fauvin. Photographie d’Alain Blancard. Toulouse : Erès, 2012.
Les poèmes ici rassemblés possèdent la nostalgie des dernières années d’une vie active sur les plans poétique et politique. Yannis Ritsos (1909-1990), en des poèmes brefs, s’attache à de menus détails qui content l’existence en son « monde infime, / le monde entier ».
Que pensent les oiseaux
à l’orée de l’automne
quand la brouette au jardin
avec ses pots vides
s’absorbe en son ombre
et que règnent
les pierres nues ?
Au nom de la continuité de la vie et du récit, le poète défie la mort :
Les roses ont refleuri multicolores.
Des papillons blancs les visitent.
Alors pourquoi nous faudra-t-il mourir ?
C’est que le poème adresse un « oui » à la vie :
La nuit parfois, encore aujourd’hui,
un rossignol me somme
de dire à nouveau ‘oui ».