Seymour Mayne, poèmes, traduits par Caroline Lavoie
26 avril 2017
The Song of Moses and other poems, Seymour Mayne
Le chant de Moïse,
traduction de l’anglais (Canada) Caroline Lavoie
Préface
Dès mon plus jeune âge, j’ai été initié aux légendes qui peuplent la Bible hébraïque. À mon premier jour à la maternelle de l’Académie hébraïque, sur le boulevard Saint-Joseph, à Montréal, j’ai réalisé un coloriage où étaient représentées plusieurs formes géométriques. Par erreur, j’ai pris le triangle pour une représentation de Dieu, n’apprenant que bien plus tard qu’il s’agissait en fait du mont Sinaï. J’étais déjà sur la voie du midrash, ce commentaire de textes bibliques qui cherche à combler les silences de nos légendes, laissant ainsi place à l’interprétation et à l’imagination.
Pendant les huit ans qui ont suivi, mes camarades et moi avons reçu un enseignement sur la Torah. Notre premier manuel illustré relayait les légendes de la Genèse, puis, au fil des ans, nous nous sommes initiés aux cinq livres de Moïse qui forment le Houmach, ou Pentateuque. Nous les avons étudiés un à un, apprenant à maîtriser les règles de leur récitation. Nous avons aussi assimilé l’exégèse de Rachi, ce grand auteur et rabbin français du Moyen-âge. C’est donc dès mon plus jeune âge que se sont imprimées dans mon imaginaire les légendes de nos matriarches et patriarches. Leur comportement si coloré et imprévisible ressemblait souvent à celui, parfois extravaguant, des membres de ma famille composée d’immigrants juifs ukrainiens et russes, que j’observais par le prisme des légendes bibliques. Les contes de la Genèse faisaient écho à mon vécu. Encore aujourd’hui, je considère Abraham, Sarah et tous les autres comme des membres de ma grande famille !
Le fils de Terah, par exemple, est une sorte de midrash à propos de la dissolution des liens entre frères, un thème souvent abordé dans la Bible hébraïque. Tout le poème en est empreint. Qu’a laissé Abraham derrière lui en prenant le chemin de l’exil pour obéir à Dieu ? Qu’est-il advenu des liens de sang qu’il a ainsi brisés ? De son frère, et de tous les proches auxquels il a tourné le dos ?
Ces légendes n’en finissent pas de résonner dans nos vies, des siècles plus tard. Plus ça change, plus c’est pareil !
Ces légendes anciennes font entendre leur voix jusque dans mes poèmes. Et les mots emploient de nouvelles formules pour les raconter, les ramener à la vie et les faire résonner dans nos existences.
Le chant de Moïse les Egyptiens quand il observait chanter chanter la langue ce que les yeux La fosse Dans la communion des ténèbres Le lendemain matin, la fosse « Tirons-le de là ! » En route pour l’Égypte, dit le maître. La rosée la nuit et toute chose haute repose sur la pierre mon front envahi et s’élèvent dans la lumière aveuglante. Alliance Qui l’eût cru ? Les enfants d’Abel Où sont-ils, Et les enfants de ses enfants ? Tous sous une humble pierre. Et poussant des cris Où sont-ils Caïn Abel Un Et Dieu dit : Que cela soit ! | ![]() |
The Song of Moses the Egyptians when he beheld the singing the singing the tongue no what the eyes The Pit A black day. Here the field mouse joins me First morning, the pit "Get him out of here !" Towards Egypt, the Master says. At Night the Dew At night the dew and everything tall, resting upon the stone my forehead filled rising into blinding light. Covenant Who could believe it ? The Children of Abel The children of Abel - His children’s children ? All under a simple stone. And crying out The children of Abel - Cain No one dared Abel It falls from my hand, One And God said, Let there be - |
Poèmes à paraître aux éditions de l’Encrier.