Poésie : Michel Cosem
27 septembre 2006
Ces poèmes de Michel Cosem sont extraits de son dernier recueil :
Gorgées de braises. La Chevallerais : Sac à mots éditions, 2006.
(Voir la rubrique « à l’écoute » pour la note de lecture.)
25
Il y avait l’éclatl’écluse et le nuagecette vérité tout en parfumà mi-chemin des derniers jourstelle l’étoile de nulle partcelle qui tient comme l’absolule soleil de novembreL’oiseau persisteet perforela transparenceIl s’est peut-être ensanglanté au givreil partage des arcs-en-cielet de lourdes légendesIl est entré comme par hasard dans ce poèmeoù il s’écorche.
26
L’envol de poussière sur les faïencesdu diamant bleu de Samarkandeffleure l’ombre d’une aileet le frôlement d’un pèlerinLa prière devient plume si légèresimple signe du néantUn récifdans l’absolu du ventlieu du sublimehoule du savoiret l’on s’en va ainsien cahotantà la recherche des correspondances.
27
Il fait bleu juste sur la peauà la limite des grandes plainesJe m’approche et je tiens entre mes doigtscelle qui est aussi volage que le ventJe lui dis des mots insensésdes certitudes de flammesdes légèretés de duvetElle prolonge d’une voix tremblée les souvenirselle dit ma part de ténèbreet mes destinations improbableset ce sont des mots chantés à la fête des sourcesdes mots mûris aux lianes de l’étéEt je tiens entre mes doigtscelle qui m’accompagne au cœur du monde.