Poésie : Claude Vigée
27 septembre 2006
MON JARDIN
C’est un petit jardin entouré d’un grand mur,Avec un vieux bassin et des parterres vides,Avec un vieux prunier dont le fruit n’est pas mûr,Car les hivers sont noirs, et les soirées humides !Mais le soleil, par un beau matin de printemps,A ramené la vie dans cette cour obscure.Le myosotis fleurit, l’herbe drue brille, et tendSa tige verte au dieu que le ciel clair azure...Une abeille bourdonne autour du jardinet.Les fourmis courent le sentier plaqué de mousse.Roulé sur mes genoux ronronne le minet.Dans sa niche, mon chien fixe l’ombre qui pousse...« Le temps est revenu, le temps de nos amours ! »Voilà ce qu’a sifflé la joyeuse hirondelleVoilà ce que m’a dit sur les toits d’alentourMadame la Cigogne en sa beauté nouvelle.Voilà ce que m’a dit, quand j’ai franchi son seuil,Le jardinet en fleurs noyé dans son ivresse,Voilà ce qu’a chanté sans fin mon cœur en liesseEt ce que m’ont soufflé les touffes de cerfeuil...Claude Vigéemai 1937
[Nous ajoutons ici un fragment de cahier d’écriture tenu en classe de dixième, que nous a communiqué Claude Vigée quand il l’a retrouvé par hasard en fouillant dans ses archives. C’était le 16 novembre 1927, à l’école primaire supérieure de Bischwiller, chez l’institutrice Melle Catherine Burger, qui a corrigé la composition. En ce qui concerne l’évocation de l’école, on se reportera au second tome du Panier de houblon (Paris : Lattès, 1995, pp. 170-72). On trouvera dans Le grenier magique (Bischwiller : Graph, 1998, p. 35) une photographie de la cour de l’école.]
La fête de l’Armistice
Le 11 novembre est un jour de fête. Nous avons eu congé. Jeudi soir et vendredi matin toutes les cloches ont sonné. Les maisons étaient pavoisées. Le 11 novembre 1918 la grande guerre était terminée. On ne devrait plus faire de guerre.