Penelope Galey-Sacks, poèmes
22 septembre 2013
Le cimetière de Prague
Résonances d’un coin de rue,de tous les âgesEntre ville haute et ville basseLes fleurs écloses de colchique, mauves de leurs trépas,pensent encore au sein du soleil —Que d’images s’empressent pour creuser leurs pas, joncher les pavéesde parchemins silencieux
PierresPierres, ce sont des visagesVisagesCe sont des pierresPierresVisages gris jaunesEffritéesFace au soleil, face aux pluiesLa supplication muette, l’attente entérinée
RuesRues, ce sont les pierresPierres Visages RuesCe sont des chemins qui mententDes espoirs qui se taisent,des saignéees de poussièrequi perdurent
Bouquet sauvage
J’ai cueilli là-haut un bouquet de montagne
Sur la crête drue et rouge, près de l’ancienne tour
Sarriettes, et fleurs mauves de thym
qui seules,
Depuis des siècles de cigales
ont chanté l’écho de l’étoile,
Ombré les branches du vent,
Rencontré l’œil lancinant de l’Aigle qui lève le soleil
Et le crissement de la lune à l’heure de l’effraie
Chrysalide
Ceindre l’obsidienne du regard
et la lune qui s’étiole
Mer loupe, à l’œil jaspe solitaire,
Les rameurs de la nuit
Chantent la douleur
***
Par delà l’insigne mépris
Et les crevasses stériles de la fausse accolade
Vaincre les trépas
Deuils de jais
dans le mortier de l’ermite —
S’accoupler à l’éveil dans le berceau
des minuits
Re-semer l’accalmie dans l’eau-vivev
du rocher
***
Guetter
Dans l’abbaye de la nuit
Dans les ronciers de sang
Qu’effleurent incertains
La rumeur qui nourritv
Le vif argent qui éclaire
***
L’heure flambe
Le crépuscule se vide
Les champs s’écoulent
Loin d’eux
Le soir
Tailleur de mosaïques
Rêve la chrysalide
Où dort la lumière