Frédéric Le Dain : poèmes
30 septembre 2009
I
J’écris à l’aventure
« Soit de bien, soit de mal, j’écris à l’aventure »
J. Du Bellay
Des genêts
En fleurs
S’endorment
Dans les branches
De l’enfance
Le cœur
Dans le noir
Du petit matin
Bat encore
D’un psaume
D’amour
Dans cette lutte
Où personne ne crie
Victoire
L’important y est
De devenir soi-même
Autour de l’étang
En position
Des pêcheurs
La guerre est déclarée
A quelques poissons
Rêve
Un peu
D’eau
D’une lumière
Dans la nuit
Faut-il faire
Un phare pour tous
L’Orient
Du poème
Petite pierre
Jetée sur les chemins du monde
Contre les pieds
Du jour qui s’éveille
Tu fais du feu
Au creux de nos oreilles
Tu lances à la face
Du ciel
Une louange muette
Et quand le
Jour
Te place dans la fronde
De David
Tu éclos
Soudain
En poème
De vie
Petit poème
Petite pierre
Des jours
Ne pas être
Un orant
De pierre
Et
De sel
Ne pas jeter
Au gouffre sans nom
La semence
De vie
L’encre d’amour
Pensées bien délicates
Qui s’abîment en nous
Quand je pense et que
Je salue ô lecteur
Une présence absente
Arbre de mes pensées
Qui bourgeonne
Et qui vit
Pourquoi pourquoi
Toujours l’ombre et puis
Aussi l’exil
Pourquoi
La pensée est pourquoi
Toujours multiplié
Pourquoi sur soi
Et sur le vaste monde
Eclats de sens
A même le monde
Qui s’allument
Une voiture flambe
Sur l’autoroute
De tes pensées
Libérer la parole
Jusque dans
Le poème
Un point sur la langue
Qui trace en majuscules
Des accords mélodieux
Le poème ouvert
Sur la vie
Qui fuit
Dans l’oubli
D’une lettre
Tu jettes un regard
Intérieur
Le livre a vu
De loin venir
Au cœur des choses
Le poème
En lambeaux
Ce n’est pas en alignant
Les mots
Que l’on fait
Le poème
Aime
Le poème
Dans l’être vif
Un murmure
Un battement de cils
Un frôlement d’ailes
Presque rien
Un je t’aime
Lancé dans le vide
Echo assourdissant
D’où naissent
Les mondes possibles
L’aleph d’amour