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Editorial

26 septembre 2011

par Anne Mounic

Actualités

Guy Braun, Radis, manière noire en quadrichromie. Cuivre.
De ressemblance en ressemblances, notre numéro d’octobre – numéro de rentrée (celui de mai étant celui de l’évasion vers les bienheureux moments de l’été) – vous propose un éventail d’approches variées pour ce qui est du thème lui-même, abordé de façons très différentes par Guy Braun, Didier Lafargue, Christian Lippinois, Jean Migrenne ou Oleg Poliakow. Le Cahier de création, qui est toujours hors thème, rassemble lui aussi des voix très diverses – Claudia Azzola, traduite par Sabine Huynh, Martine Blanché et ses poèmes de voyage, les poèmes de Phène, qui creusent l’ombre intérieure, ceux de Penelope Sacks-Galey, d’une délicatesse très sensible, et la rêverie amoureuse d’Emilie Saqué, qui est éprise de poésie médiévale. Jean-Marc Simonnet, utilisant les techniques graphiques informatiques, nous livre des poèmes-images d’une très grande force.
Nicolas Class nous présente sa traduction et ses réflexions sur l’Hymne au jour de fête d’Hölderlin. Michèle Duclos nous présente Descartes tel que l’ont perçu trois poètes de langue anglaise. Puis nous retrouvons les proses cinématographiques de Jacques Sicard.

Dans le Cahier critique, nous présentons une innovation. Temporel publie en effet quelques-unes des communications données lors du colloque organisé le 18 mars 2009 par Isabelle Raviolo à l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, Ecrire la Faim. Nous pouvons lire ainsi les contributions de Gabrielle Althen et d’Isabelle Raviolo, qui ouvrit également cette manifestation. Auparavant, Jack Delavenne nous parle de Georg Trakl et Michèle Duclos, de Charles Tomlinson. Les notes de lecture sont dues à Camille Aubaude et Nelly Carnet.

Bonne rentrée, bonne lecture.

Actualités :

Claude Vigée | Guy Braun | Anne Mounic

1. Parution, à l’initiative de Daniel Cohen, d’un recueil d’essais majeurs de Claude Vigée.

Claude Vigée, Rêver d’écrire le temps : De la forme à l’informe. Paris : Orizons, 2011.

« La parole ne signifie pas seulement l’articulation orale, ce qui est moulu, fabriqué au fond de la gorge, c’est aussi la respiration elle-même, grâce à laquelle la mouture des mots peut se faire. La respiration du corps, le souffle dans les poumons de l’être humain, c’est l’élan premier, le pur don de vivre. »
Claude Vigée

Dans cet ouvrage sont remis à disposition du lecteur les essais majeurs de Claude Vigée. L’œuvre critique de ce poète qui fut professeur d’université s’orientant selon quelques grands axes constants, ces essais s’ordonnent selon trois grandes parties, de la critique de l’idéalisme occidental à l’élaboration d’une poétique originale, attentive à l’œuvre d’autrui, en passant par ce que Martin Buber appelait l’événement de la reconnaissance. La démarche de Claude Vigée ne se saisissant pleinement que dans son retour aux sources du judaïsme, viennent en introduction et en conclusion les essais et entretiens qui mettent en lumière cette pensée profonde.

Né en Alsace en 1921, Claude Vigée, réfugié à Toulouse et engagé dans la Résistance en 1940-41, est contraint de s’exiler aux Etats-Unis en 1942. Ayant soutenu son doctorat sur L’Art et le démonique, il enseigne dans l’Ohio puis à l’Université Brandeis, jusqu’en 1960 où il devient Professeur à l’Université hébraïque de Jérusalem. Son œuvre critique, abondante, ne se sépare pas de son œuvre poétique. Toutes deux sont essentielles pour notre époque.

2. Les éditions Orizons organisent une soirée de présentation de l’ouvrage en présence de Claude Vigée, le jeudi 6 octobre à 18 heures 30, 13, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris. www.edtionsorizons.fr
orizonscohendaniel@orange.fr
01 55 42 07 75

3. Guy Braun chez Charbonnel ce mois d’octobre.
13, quai de Montebello, 75005 Paris. (Avec vue sur Notre-Dame.)

Guy Braun, Charbonnel, 2008.
Guy Braun prend plaisir à utiliser, avec bonheur, toutes les techniques qu’offre la gravure. Après quelques travaux à l’eau-forte, dans nos jeunes années, il s’est mis assez rapidement au burin – un trait vibrant, souple, sensuel, mettant en valeur ses qualités de dessinateur. Je parlerais même de son intuition du dessin. Récemment, il a exploré la technique du bois. Il travaille également la manière noire, et en quadrichromie maintenant. Chaque technique (entre toutes, il peut choisir, à propos) correspond à un type de dessin, à une atmosphère, et à un désir profond, qui s’impose à lui, mais qu’il réfléchit très sérieusement pour en acquérir la maîtrise, sans toutefois étouffer la part d’imprévu, d’inconnu que révèle toujours une œuvre réussie.
Il enseigne le dessin et la gravure dans les ateliers de la ferme du château de Coupvray près d’euro- Disney.
Guy Braun, Radis, manière noire en quadrichromie.
Son site : http://guybraun.fr

Anne Mounic
Chalifert, 21 septembre 2011

Guy Braun expose des aquatintes au Salon d’Automne du 12 au 16 octobre 2011 sur les Champs-Élysées, de la place de la Concorde au Petit Palais

Il expose des gravures sur bois au salon des Artistes Français du 22 au 27 novembre 2011 au Grand Palais des Champs-Élysées.

4. Parution en septembre d’un recueil de poèmes d’Anne Mounic édité aux éditions Encres Vives par Michel Cosem.

et toute parole dès lors prend racine

Aimer quelqu’un, se reconnaître
en quelqu’un, c’est esquiver l’anonymat
de la silhouette qui passe.

C’est reconnaître, c’est être reconnu,
non plus comme un signe, désincarné,
mais comme sens, substance,

et toute parole dès lors prend racine
dans la réalité, et sa source à la source
de nous-mêmes.

Aimer, reconnaître, être –

la silhouette de l’autre en nous
va son chemin, comme l’axe du voyage, ici-bas.

Anne Mounic a récemment publié deux recueils de longues nouvelles : La Dame à la licorne, suivi de Du coin de l’œil où perlent les larmes (Perros-Guirec : Anagrammes, 2010) et (X) de nom et prénom inconnu (Paris : Orizons, 2010), ainsi qu’un recueil de poèmes : Enfant nu comme l’instant sur les ruines de la durée (Nîmes : Lucie éditions, 2010 – Ouvrage publié avec le concours du C.N.L.) On peut écouter dans Temporel n° 10 son entretien avec Camille Aubaude à la librairie Wallonie-Bruxelles (Paris, novembre 2010). Elle est aussi responsable de la revue Peut-être, revue de l’Association des Amis de l’œuvre de Claude Vigée, qui publie, en janvier 2011, son second numéro. Dernière parution dans Encres blanches : Mille étoiles en mémoire, poèmes.
En cours de publication, deux études critiques : Counting the Beats : Robert Graves’ Poetry of Unrest (Amsterdam : Rodopi, 2011). En préparation : Monde terrible où naître : La voix singulière face à l’Histoire.

Couverture et entre les pages : dessins de l’auteur.

5. Parution début novembre 2011, aux éditions Honoré Champion, sous la direction de Jean Bessière, du livre d’Anne Mounic, Monde terrible où naître : La voix singulière face à l’Histoire.

La poésie est mise en valeur de la voix singulière : elle associe le multiple dans l’Un. Cela définit la modernité littéraire qui n’est ni une recherche formelle d’originalité esthétique ni un solipsisme lyrique, mais la manifestation de la puissance d’être, de la voix, qui proclame, subjective, dramatisant l’existence et recherchant la complicité de l’oreille. Cela permet de dire les poètes de la Première Guerre mondiale, puis de la Seconde, et d’autres, comme Hopkins, au dix-neuvième siècle. Cela défait la notion de transgression, que l’on considère le poème même ou l’histoire de la poésie. Seul s’impose le choix personnel, unique et renouvelé, appelant mutuelle reconnaissance de notre aventure picaresque, au fil des siècles. La voix, en tant que puissance intérieure, s’oppose à l’extériorité de l’objet, qu’il soit concept, Idéal, ou objet esthétique.

Anne Mounic, maître de conférences à Paris 3 Sorbonne nouvelle, est l’auteur de plusieurs études critiques sur la pensée poétique. Son dernier ouvrage, Jacob ou l’être du possible, a été publié en 2009 aux éditions Caractères. Son dernier recueil poétique, chez le même éditeur, L’eau de prudence ou La vigueur des reflets, a paru en mai 2011.


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